Sylvie Teneul : Responsable du Pôle de Soutien psychologique de la SNCF – Pôle de Soutien Psychologique de la SNCF, 41 rue du Charolais – 75012 Paris.
Paru in Revue Francophone du Stress et du Trauma 2011, 11(1), 47-54.
Les interventions psychologiques en entreprise, une avancée et un risque pour les salariés Entre souffrances, urgences, alibis, commandes… la place des psychologues cliniciens en question.
Résumé : Crée en 1997, le Pôle de Soutien Psychologique de la SNCF accompagne les agents de l’entreprise confrontés à des drames humains (suicides, accidents mortels) et/ou à des actes violents (agressions). Si l’entreprise n’a pu leur éviter ces rencontres douloureuses, elle se devait d’en limiter les effets psychologiques. A ce jour, solliciter un psychologue après un choc à caractère traumatique est devenu un acte quasi banal. Parallèlement à cette activité et à la suite des bouleversements structurels qui impactent l’entreprise, de nouvelles demandes émergent de la hiérarchie de proximité, du médical et des agents eux-mêmes. Elles sont consécutives à la manifestation de signes cliniques inquiétants et récurrents (passage à l’acte auto et hétéro agressif, isolement, dépression…) chez des agents contraints de changer de travail ou de lieux d’affectation. Si les conséquences de la rencontre traumatique sont maintenant bien prises en considération, les effets néfastes causés par les bouleversements structuraux doivent être sérieusement abordés. Après un retour sur 13 ans d’activité du PSP au service des agents de la SNCF, nous évoquerons les nouvelles activités qui se sont développées en plus de l’activité victimologie : l’intervention psychosociologique auprès de la hiérarchie de proximité confrontée à une fermeture de site et de groupes en souffrance, l’analyse de la pratique managériale.
Abstract : The Psychological Support Centre of SNCF was created in 1997 to help the employees of the company who have been confronted with human tragedies (suicides, mortal accidents) or with violent actions (attacks). If the company couldn’t prevent its employees from experiencing these painful events, it had to limit the psychological effects. Today, to ask the help of a psychologist after a traumatic shock becomes a very common thing to do. Parallel to this activity and to the deep changes the company has to deal with, we can notice new demands from the very close hierarchy, the medical service and the employees themselves. These demands are the consequences of worrying and recurring clinical signs (self violence or towards the others, isolation, depression…) of employees who must change job or place of work. If the consequences of traumatic situations are now well taken into account, the bad effects caused by deep changes in the company must be seriously studied. After summarizing the activity of the PSC during the past 13 years in aid of the SNCF employees, we will talk about the new activities that have developed parallel to this psychological activity: first, the intervention of psychologists is requested to help the very close hierarchy in case of sites closings, suffering people; and the analysis of the management system.